Lors de la cérémonie de remise des médailles, le monde entier a découvert les tout premiers champions olympiques de breaking : la Japonaise B-girl Ami et le Canadien B-boy Phil Wizard. Le Français Dany Dann a, quant à lui, remporté la médaille d’argent, une performance qui vaut tout l’or à ses yeux.
Des larmes et des joies
Ce fut un moment historique pour la culture hip-hop. Les épreuves de breaking des 9 et 10 août, organisées sur la place de la Concorde à Paris, ont réuni 16 des meilleurs B-boys et 16 des meilleures B-girls du monde entier. Et qui de mieux que le rappeur Snoop Dogg pour donner le coup d’envoi de cette nouvelle discipline olympique ?

Si des compétitions prestigieuses comme le Red Bull BC One nous ont habitués à des duels alliant stratégie et improvisation, ces Jeux ont contraint les danseurs à repousser leurs limites en étant jugés sur cinq critères : la technique, le répertoire, l’exécution, la musicalité et l’originalité. À l’image d’un match de poule en football, les danseurs, répartis en groupes de quatre, devaient affronter leurs homologues et accumuler un maximum de points. L’endurance était essentielle, et il était crucial de disposer d’un large éventail de mouvements pour convaincre les juges. Ceux qui ne parvenaient pas à se renouveler, comme le Sud-Coréen Hong 10, se voyaient éliminés en phase de qualification. Ce fut également le cas pour le Japonais Hiro 10, qui a fini en pleurs après avoir été battu par l’Américain B-boy Victor.
Néanmoins, il y a eu de belles surprises, notamment la performance de la danseuse lituanienne Nicka. À seulement 17 ans, elle a ébloui les juges et le public avec ses phases, ses freezes, et son attitude sur scène. Elle s’est hissée jusqu’en finale face à B-girl Ami. Mais la Japonaise, déjà championne du Red Bull BC One en 2023 à Roland Garros, a réitéré son exploit parisien en devenant la toute première championne olympique de l’histoire du breaking.


Côté B-boys, c’est le Canadien Phil Wizard qui a remporté le prestigieux titre olympique. Déterminé à ne plus perdre à Paris depuis sa défaite au dernier Red Bull BC One, il n’a laissé aucune chance à son adversaire. Un moment très émouvant car Phil Wizard n’a pu retenir ses larmes lors de la remise des médailles, exprimant ainsi tout l’amour qu’il porte à son art.

Une médaille d’argent pour la France
Malheureusement, l’équipe de France de breaking n’a pas réussi à s’imposer dans cette discipline. Tous, sauf un. Dany Dann. Le danseur guyanais s’est qualifié pour les phases finales en éliminant les favoris de la compétition, dont les Américains Jeffro (en quart de finale) et Victor (en demi-finale), galvanisé par les acclamations de ses supporters français.
En finale, l’histoire a pris néanmoins une autre tournure. Dany Dann n’a pas su renvoyer la pareille au redoutable Phil Wizard. Le danseur français devient ainsi vice-champion olympique en remportant une médaille d’argent. Notre gladiateur a livré un véritable parcours du combattant, se battant avec acharnement pour représenter la France au plus haut niveau. Cette médaille d’argent vaut de l’or aux yeux de ses proches, de ceux qui l’ont soutenu, de ceux qui l’ont aidé à progresser, et de toute la France qui a appris à aimer cet art qu’est le breaking. – Christopher Armstrong.