Battus 3-2 hier à Villa Park, les Parisiens se qualifient tout de même pour les demi-finales de la Ligue des champions grâce à leur succès 3-1 à l’aller. Une soirée pleine de frissons et d’enseignements, où les hommes de Luis Enrique ont vu leur rêve de sacre vaciller avant de le maintenir à flot, au prix d’un suspense insoutenable.
Un PSG à deux visages, entre maîtrise et panique
Le scénario aurait pu tourner au cauchemar. En tête 2-0 à la demi-heure de jeu après des réalisations signées Achraf Hakimi (11e) et Nuno Mendes (27e), le PSG semblait avoir éteint tout suspense dans ce quart de finale retour. À ce moment-là, le score cumulé (5-1) semblait rédiger un scénario parfait pour Paris. Trop parfait, sans doute.
Porté par un public incandescent et un Unai Emery débordant d’énergie dans sa zone technique, Aston Villa s’est rebellé avec un courage admirable. En l’espace de 24 minutes, les Villans ont renversé le match : Tielemans (34e), McGinn (45e) puis Konsa (58e) ont offert à Birmingham un espoir fou. Paris ne menait plus que d’un but sur l’ensemble des deux matchs, et paraissait tétanisé. La lumière s’est alors appelée Gianluigi Donnarumma. Le portier italien, en état de grâce, a multiplié les arrêts décisifs, repoussant à lui seul les vagues anglaises pour préserver l’essentiel.
Une qualification fondatrice, un cap franchi
Au-delà de la frayeur, c’est une qualification historique que décroche le Paris Saint-Germain. Pour la neuvième fois de son histoire – un record pour un club français – le club de la capitale atteint le dernier carré d’une compétition européenne majeure. Quatrième demi-finale en Ligue des champions sur les six dernières saisons, preuve d’une certaine régularité dans l’élite continentale.
Ce PSG version Luis Enrique, déjà tombeur de Liverpool au tour précédent, poursuit son parcours européen en démontrant une forme de résilience nouvelle, malgré des failles toujours visibles. L’équipe a marqué 30 buts en 14 matchs depuis le début de cette campagne européenne, un record pour un club français, dépassant les 29 buts de l’OL en 2004-2005.
Paris retrouvera le dernier carré de la C1 avec ambition, mais aussi avec l’obligation de corriger ses errements. Il lui faudra afficher un tout autre visage pour espérer franchir l’étape suivante, face au Real Madrid ou à Arsenal. En attendant, le rêve continue. – N.C.